Fondé en 1977, le Groupe Serbeco est un acteur majeur du recyclage des déchets et des matières recyclables dans la région genevoise. 80’000 tonnes de déchets sont réceptionnées chaque année dans différents points de collecte. 76% d’entre eux sont traités et recyclés.

Le groupe comprend également l’entreprise ProP SA, active dans le secteur du nettoyage, ainsi que l’entreprise Énergie Durable, active dans la production de chaleur à base de bois, qui exploite entre autres une production de pellets de bois.
 

Campus Pictet de Rochemont : un projet précurseur dans la région genevoise

D’ici 2025, le nouveau siège du groupe Pictet, qui comptera quelque 2500 postes de travail, sera construit au cœur de la zone urbaine Praille, Acacias, Vernets - en bref : PAV - à proximité immédiate du centre-ville de Genève. Outre une tour de bureaux, un parc accessible au public et 96 appartements seront notamment construits sur le site. Des arbres borderont l’ensemble du site. L’entrepreneur total est HRS Real Estate AG, Frauenfeld.

Au sein de cet ambitieux projet de construction, la logistique du chantier revêt une importance particulière, compte tenu de sa situation dans le centre densément construit de la cité rhodanienne.

Une partie de la logistique concerne le transport des matériaux d’excavation. 85’000 m3 de terre exclusivement non polluée ont dû être évacués du chantier de septembre 2022 à avril 2023 pour réaliser la fouille. Le maître d’ouvrage souhaitait que ce transport se fasse avec le moins d’émissions de CO2 possible, tout en respectant des directives strictes émanant notamment du Gesdec (Service Cantonal de GEologie, Sols et Déchets)

Serbeco a répondu à cette exigence par un concept qui lui a permis de remporter le contrat de transport des déblais.
 

Transport de terre par camion, pelle de manutention et train - 100% électrifié

L’élément clé et en quelque sorte la "pièce maîtresse" du concept est une plate-forme déjà existante et desservie par des voies ferrées sur deux côtés, à environ 300 m du chantier. Serbeco y exploite depuis de nombreuses années un centre de collecte des déchets.

Cette infrastructure existante a pu être utilisée pour le projet : Sur une surface libre, un terminal de transbordement a été construit avec un point de réception pour les matériaux d’excavation livrés et un autre point de réception comme "backup" pour le cas où, dans certaines phases, plus de matériaux que prévu seraient livrés.

L’ensemble de la chaîne logistique mise en place par Serbeco pour le transport de terre est 100% électrifiée et se présente comme suit :

• 2 camions Futuricum, à batterie électrique, équipés de semi-remorques benne poussoir Fliegl Trailer, sont chargés de déblais sur le chantier, les transportent jusqu’au nouveau terminal de transbordement et les déchargent dans le point de réception nouvellement aménagé.
• 1 pelle pour manutention, câblée électrique (55 t de poids en ordre de marche) charge les matériaux du point de réception dans les wagons de chemin de fer en attente.
• 1 locomotive, à batterie électrique manœuvre les wagons et les déplacent finalement remplis jusqu’à une gare de marchandises des CFF (jusqu’à 2 compositions de train complet par jour).
• prise en charge des wagons remplis par les CFF (85%) et transport jusqu’au lac de Neuchâtel pour le déversement dans le lac ainsi que prise en charge par la SNCF française (15%) et transport jusqu’au lieu de destination chez l’entreprise Vicat en France.

L’ensemble du parc de machines est entièrement électrifié : Camion, pelle de manutention et locomotive de manœuvre.

L’apport de matériaux terreux propres dans le lac de Neuchâtel contribue à la régénération de l’écosystème qui s’y trouve. Contexte : l’apport de sédiments par les affluents dans le lac ne suffit pas à compenser le prélèvement de gravier au fond du lac. Ce phénomène est compensé par les matériaux d’excavation propres.

Alexandre Denans, responsable de projet chez Serbeco : "Pour Serbeco, ce projet a été une opportunité : le fait de disposer, avec notre centre de réception des déchets, d’une infrastructure existante très avantageusement située par rapport au chantier, nous a beaucoup aidés à élaborer un concept cohérent et à le mettre en œuvre avec succès. Tous les participants au projet en ont profité".

Afin de trouver les solutions optimales pour les différentes étapes de la chaîne logistique, on s’est orienté de manière conséquente vers les tâches à accomplir et on a examiné les offres de différents fournisseurs.
 

Exemple : le transport par camion :

Le tracteur devait être 100% électrique afin d’éviter les émissions de CO₂ et de minimiser les nuisances sonores et les gaz d’échappement pour la population.
 

Exemple de moyen de transport routier :

Lors du choix du moyen de transport routier, les conditions générales suivantes ont été prises en compte : Dans la zone du chantier, c’est l’argile qui domine dans le sol, ce qu’on appelle la "glaise bleue", un matériau particulièrement collant, humide et lourd. De plus, l’espace sur le chantier est très restreint et de nombreux intervenants travaillent en même temps, ce qui rend les manœuvres et les chargements compliqués. Alexandre Denans : "C’est pourquoi nous avons choisi la semi-remorque avec benne poussoir de Fliegl (voir aussi l’encadré). Celle-ci nous permet de décharger facilement et minutieusement le matériel exigeant. Ce type de véhicule offre un certain nombre d’avantages par rapport à une semi-remorque à benne basculante. Avec ce dernier, le produit transporté collant peut rendre la benne instable lors du déversement et il peut être difficile de vider complètement la benne. Parfois, un employé doit enlever les restes avec une petite pelleteuse - une méthode qui prend énormément de temps. En revanche, le pousseur vide du premier coup presque sans résidus et est très robuste et fiable en fonctionnement".
 

Exemple de la manutention des matériaux :

Ici aussi, l’exigence était un entraînement 100% électrique. De plus, un système de pesage intégré était exigé, de manière à pouvoir peser simultanément lors du chargement des wagons de chemin de fer, afin d’éviter les surcharges ou les sous-charges.

Benne poussoir ASS 372 Mega de Fliegl Trailer

Pour le transport de matériaux sur le chantier situé en ville, l’utilisation d’une semi-remorque avec la technique de benne poussoir s’est imposée. Celle-ci est idéale pour charger et décharger des matériaux très collants, comme ici de l’argile ou de l’asphalte, à partir de composants et dans des environnements où la hauteur de travail est limitée, par exemple dans des tunnels ou des passages souterrains (il n’est pas nécessaire de basculer pour décharger). La technique de la benne poussoir permet un vidage presque sans résidus, sans intervention du chauffeur, et élimine le risque de renversement, comme cela peut être le cas avec les bennes basculantes traditionnelles. La construction routière est l’une des disciplines de prédilection de la benne poussoir : en effet, l’asphalte est transféré au finisseur par tranches. Cela garantit un mélange toujours égal et parfait de l’asphalte plus froid et de l’asphalte plus chaud, et les nids de poule à gros grains sont évités.

Certes, Serbeco n’avait jusqu’alors aucune expérience avec ce type de véhicule. "Mais avec le recul, c’était le bon choix", dit Alexandre Denans.

La version semi-remorque, au lieu d’une structure fixe de la benne, s’est avérée payante en termes de meilleure manœuvrabilité sur le chantier.

La technique de déchargement de Fliegl Trailer fonctionne de manière entièrement électrohydraulique et est commandée depuis la cabine. La commande Avesco Safety empêche le démarrage du processus de déchargement lorsque le hayon est fermé. Lors du déchargement, la marchandise transportée est déplacée par deux éléments : une paroi coulissante et un plancher coulissant qui représente environ 1/3 de la surface de chargement.

Fliegl est le seul fabricant à proposer la combinaison d’une paroi coulissante et d’un plancher mobile pour ce type de transport. Si l’on installe uniquement une paroi coulissante, il y a souvent le risque que les parois latérales de la benne soient poussées vers l’extérieur lors du déchargement par les forces importantes du matériau très lourd, et que la benne soit endommagée. Des parties du produit transporté peuvent également retomber dans la benne.

Autres caractéristiques de l’ASS 372 Mega :

• Benne robuste en acier de 450 HB.
• Entièrement isolée et donc idéale pour le transport d’enrobé
• Châssis / benne de construction légère avec des aciers à haute teneur en carbone
• Bâche coulissante électrique résistante à la chaleur
• Système de freinage EBS de Knorr-Bremse, Haldex, WABCO, essieux et suspension de BPW Bergische Achsen KG et SAF-Holland (IMS Group Europe)
• Service, réparations et pièces de rechange par Avesco AG

Chaîne de transport électrifiée:
Le calcul des coûts est simple, mais la faisabilité est soumise à conditions

Comment calculer un projet d’une telle envergure lorsque le parc de machines est entièrement électrifié ? Selon Alexandre Denans, c’est une entreprise plus simple que ce à quoi on pourrait s’attendre : "Nous connaissions la puissance des machines et nous pouvions calculer la consommation d’électricité en fonction de cela". Selon lui, le fonctionnement des machines est plus avantageux avec l’électricité qu’avec le diesel. L’achat, en revanche, est notoirement plus cher.

"Dans ce cas, le choix de travailler avec des machines électriques n’était pas motivé par la gestion d’entreprise, mais entièrement écologique. En raison des coûts d’achat élevés, la durée d’amortissement est également plus longue qu’avec des machines diesel. Mais le fait de pouvoir proposer une chaîne logistique entièrement exempte d’émissions de CO₂ nous permet de nous différencier fortement sur le marché", explique Alexandre Denans.

Il ajoute que la faisabilité d’un tel concept est finalement liée à la volonté du maître d’ouvrage de mettre à disposition les moyens nécessaires.

C’était le cas pour ce projet.

Pour le maître d’ouvrage Pictet, trois avantages ont contribué au choix de l’approche proposée :

1. aspect écologique : réduction sensible des émissions de CO₂
2. sécurité : moins de poids lourds sur les routes, moins de bruit et de pollution pour les riverains
3. mise en place d’une infrastructure fonctionnant sans émissions de CO₂ et pouvant être utilisée pour d’autres projets futurs dans la zone PAV.

Enfin, Pictet souhaite, par cet exemple, inspirer d’autres acteurs du secteur de la construction à Genève et au-delà.

Ceci également dans l’optique du développement futur de la zone de la Praille, des Acacias et des Vernets, où de très grands changements sont prévus dans les années à venir :

Les quartiers genevois de la Praille, des Acacias et des Vernets abritaient autrefois principalement des entreprises industrielles et seront réaffectés ces prochaines années à des logements et à des activités commerciales dans le cadre d’un projet d’urbanisme. La planification de ce projet s’étend sur une longue période. Ce projet est actuellement considéré comme l’un des plus vastes projets de développement urbain en Europe.

Les faits:
Mandat de transport pour le projet Campus Pictet de Rochemont

• Calendrier prévu et respecté pour le transport des terres : de septembre 2022 à avril 2023.
• Jusqu’à 9’000 t de déblais évacués du chantier par semaine
• L’itinéraire des camions ne traversait qu’environ 300 m de routes publiques
• 20-30 trajets, de camion du chantier jusqu’au terminal de transbordement, par jour
• Jusqu’à 2’400 t de terre chargées dans des wagons de train par jour
• Jusqu’à 7 transports en train vers le lac de Neuchâtel par semaine
• 1’300 t d’équivalent CO₂ économisées grâce à l’utilisation du moyen de transport ferroviaire par rapport au transport par camion à moteur diesel
• 7’000 trajets en camion vers le point de réception de la société Vicat en France évités grâce au transport ferroviaire (160 trains traités)

Prêt pour d’autres projets dans la région Praille - Acacias - Vernets

Alexandre Denans fait remarquer que les investissements réalisés dans de nouvelles machines et dans le nouveau terminal de transbordement ne peuvent pas être amortis uniquement avec le projet Campus Pictet de Rochemont, ce qui est compréhensible. "Avec ces investissements, nous misons également sur l’avenir et le développement futur de la zone Praille - Acacias - Vernets avec les projets de construction nécessaires à cet effet, qui nécessiteront également le transport de grandes quantités de déblais". Il s’attend à ce que, pour ces projets également, les aspects de durabilité soient importants lors de l’attribution des marchés. "Avec les structures mises en place, nous sommes très bien positionnés pour répondre à ces exigences".

Vers les produits: Bennes poussoir Fliegl

Les solutions de transport d’Avesco vous intéressent ? N’hésitez pas à prendre contact avec nous : Stefano Balduini, responsable du transport des matériaux de construction, e-mail stefano.balduini@avesco.ch, téléphone 079 310 34 77.